The Swiss daily Le Temps covered the launch of ‘Justice for the Victims of the 1988 Massacre in Iran’ in a press conference at the United Nations in Geneva on 21 September 2016.
Le Temps wrote that senior Iranian officials, including the current Justice Minister Mostafa Pour-Mohammadi, implemented Khomeini’s fatwa. The JVMI seeks their prosecution, the report added.
The following is the full text of Le Temps’ report from the press conference:
Le Temps
Le massacre de 1988 contre les Moudjahidine ressurgit à Genève
Un enregistrement de Hossein Ali Montazeri, successeur désigné de l’ayatollah Khomeiny, jette une nouvelle lumière sur l’événement
Par Luis Lema
Publié mercredi 21 septembre 2016 à 19:40.
C’est la conversation qui a peut-être changé le cours de la république islamique d’Iran. Bien qu’il soit vieux de près de trois décennies, l’enregistrement de ce dialogue tendu – dont le protagoniste est Hossein Ali Montazeri, le successeur désigné de l’ayatollah Khomeiny – vient de faire surface. Et à Genève, un comité projette de s’en emparer afin de déclencher un mécanisme d’enquête qui viserait les autorités iraniennes actuelles.
L’enregistrement a été dévoilé le mois dernier par la famille de Montazeri, preuve sans doute de son authenticité. Confronté à des juges et des dignitaires, celui qui aurait dû par la suite occuper le poste de Guide suprême s’oppose avec force à l’application d’une fatwa émise par Khomeiny. «Qu’allez vous dire aux familles?» les interroge-t-il en leur promettant que les crimes, «que vous avez commis de vos propres mains», feront d’eux des criminels devant l’histoire.
Entre 5000 et 30 000 morts
Pour être peu connue en Occident, cette fatwa de Khomeiny, qui tient en quelques phrases, est un appel cinglant à «anéantir» les prisonniers politiques sympathisants de l’Organisation des Moudjahidine du peuple. Le décret religieux sera vite suivi d’effets: au moins 5000 personnes (30 000 selon l’opposition aujourd’hui en exil) seront systématiquement tuées et enterrées dans des fosses communes à travers le pays.
Le refus de Montazeri de cautionner le massacre lui vaudra d’être mis à l’écart jusqu’à sa mort, en 2009. Comme une voix de fantôme, il revient aujourd’hui hanter Téhéran. «Cet enregistrement fait parler les gens, affirme la Colombienne Ingrid Betancourt. La société iranienne n’avait pas forcément conscience de l’ampleur de ce qui s’est réellement passé», ajoute l’ancienne candidate à la présidence colombienne, qui fut retenue en otage pendant six ans et qui, avec d’autres personnalités, annonçait mercredi la création du comité «Justice pour les victimes du massacre de 1988 en Iran».
Enquête de l’ONU ?
Pour ce comité, qui comprend aussi des juristes et d’autres figures politiques, il est essentiel que l’ONU lance une enquête à Genève, ne serait-ce, notait l’avocate Azadeh Zabeti, que parce que certains des exécutants de la fatwa restent aujourd’hui proches du pouvoir. A ce titre, des organisations de défense des droits de l’homme ont souvent évoqué par le passé le cas du ministre actuel de la Justice, Mostafa Pour-Mohammad.
A la suite de cette soudaine révélation, des familles de victimes ont commencé à divulguer des informations sur la localisation de plusieurs fosses communes qui viennent s’ajouter à d’autres, mises à jour ces dernières années par des chantiers de construction ou par des pluies, mais aussitôt cachées par les autorités.
Dans l’enregistrement de sa conversation, Montazeri évoque notamment le cas d’une jeune fille de 15 ans et d’une femme enceinte appelées à être exécutées. «Pour certains, ces gens savaient à peine ce qu’étaient les Moudjahidine du peuple», notent encore les membres du comité pour qui l’ampleur des crimes commis les rend imprescriptibles.
Original source: https://www.letemps.ch/monde/2016/09/21/massacre-1988-contre-moudjahidine-ressurgit-geneve
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