France’s Le Figaro carried a report on 5 May 2021 about an open letter to the United Nations by JVMI and more than 150 former UN officials and human rights experts calling for an international Commission of Inquiry into the 1988 massacre of political prisoners in Iran.
The following is the full text of Le Figaro’s coverage of the open letter to the UN co-signed by JVMI:
Massacres de 1988 dans les prisons en Iran: appel à l’ONU pour enquêter
Par Le Figaro avec AFP
Publié le 05/05/2021 à 13:50, mis à jour le 05/05/2021 à 13:50
Plus de 150 personnalités, dont des lauréats du prix Nobel, d’ex-chefs d’Etat ou de gouvernement et d’anciens responsables de l’ONU, réclament une enquête internationale sur l’exécution sommaire de milliers de dissidents dans les prisons en Iran en 1988.
Dans une lettre ouverte à la Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Michelle Bachelet, rendue publique mercredi, les signataires demandent à la communauté internationale d’investiguer «y compris par le biais d’une enquête internationale». Des ONG de défense des droits humains font campagne depuis des années pour que justice soit rendue sur ce qu’elles considèrent être l’exécution extrajudiciaire de milliers d’Iraniens, en majorité des jeunes, à travers l’Iran, au moment où s’achevait la guerre avec l’Irak (1980-88). Les personnes tuées étaient majoritairement des partisans de l’Organisation des Moudjahidine du peuple iranien, un groupe d’opposition interdit en Iran qui avait soutenu Bagdad pendant le conflit.
En septembre dernier, sept rapporteurs spéciaux de l’ONU ont écrit une lettre au gouvernement iranien, se disant «sérieusement inquiets par le refus continu (de Téhéran) de divulguer le sort (des personnes tuées) et l’endroit» où elles ont été enterrées. «Nous sommes inquiets par le fait que la situation pourrait équivaloir à des crimes contre l’humanité», ont indiqué les experts de l’ONU en réclamant une enquête «complète» et «indépendante» ainsi que l’établissement de «certificats de décès précis» à l’attention des familles. Ils avertissaient que si le pays continuait à «refuser de respecter ses obligations», une enquête internationale devrait être mise en place pour faire la lumière sur ces évènements.
«Mettre un terme à la culture de l’impunité»
La lettre ouverte rendue publique mercredi se réfère à ce courrier et soutient l’appel au lancement d’une enquête internationale. «Nous appelons le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à mettre un terme à la culture de l’impunité qui existe en Iran en établissant une commission d’enquête sur les exécutions extrajudiciaires et les disparitions forcées de 1988», affirme la lettre. «Nous exhortons la Haute-Commissaire Michelle Bachelet à soutenir l’établissement d’une telle commission».
Les signataires de cette lettre ouverte comprennent six lauréats du Nobel, l’ancienne présidente irlandaise Mary Robinson –qui a précédé Michelle Bachelet au poste de Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme– ainsi que les chefs de précédentes commissions d’enquête internationale établies par l’ONU pour enquêter en Corée du Nord et en Erythrée. Vingt-huit anciens experts de l’ONU pour les droits de l’homme, l’ancien procureur pour les tribunaux internationaux sur l’ex-Yougoslavie et le Rwanda, d’ex-chefs de l’Etat ou de gouvernement ont également signé.
Le bureau des droits de l’homme de l’ONU a confirmé à l’AFP avoir reçu la lettre par courriel et en avoir «confirmé la réception à l’un des principaux signataires». Sollicitée pour une réaction à cet appel, la porte-parole du Haut-Commissariat, Marta Hurtado, a souligné dans un courriel que «l’établissement d’une commission d’enquête internationale est une décision qui relève des Etats membres». Elle a ajouté que toutefois que le Haut-Commissariat et le rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en Iran avaient déjà «fait état d’une impunité persistante pour de graves violations des droits de l’homme dans la République islamique d’Iran».
Selon des militants des droits de l’homme, des milliers de personnes ont été tuées dans des prisons en Iran sans procès sur ordre du Guide suprême de l’époque, l’ayatollah Rouhollah Khomeiny. Le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI, opposition en exil) dont les Moudjahidine du peuple sont la principale composante, évoque 30.000 morts, mais ce chiffre n’a pas été confirmé. L’affaire est très sensible dans le pays, des militants accusant des responsables aujourd’hui au gouvernement d’y être impliqués.